Vagabondant dans les dédales de la ville, mes chausses m’avaient conduit dans un jardin magnifique. Dans le soleil, s’étirant après une longue nuit de sommeil, je pus apercevoir une douce silhouette. Celle là même que j’avais croisé un peu plus tôt dans la matinée. Son doux sourire ne me laissait pas sans émoi. Après mille hésitation, mon être avait lâché quelques mots : « Voyez damoiselle comme votre teint se reflète dans le canal ! Vous êtes la rose la plus belle qu’il m’ait été possible de voir dans tout ces par terre de fleurs qui couvrent toutes ces terres de notre cher Norrath. »
Elle baissa timidement les yeux, esquissant un petit sourire des plus ravageur. Je devenais plus rouge que la rose qui s’épanouissait non loin d’elle. Nous étions seul le long de ce canal. La douceur des gazouillis des oiseaux formaient une douce mélodie. Placé à quelques mètres de la roseraie, les senteurs matinales de ces douces fleurs emplissaient mon cœur. Là, sous le soleil d’un matin calme, je la regardais. Le temps s’était figé. La couleur de ces roses au soleil était bien trop pale pour effacer cette douce aura venu du ciel. Mon cœur vagabond chavirait devant tant de beauté. La terre aurait pu s’écrouler sous mes pieds, rien ni personne n’aurait pu me faire bouger.
« Messire, la douceur de vos propos ne cacherait il pas une large envie de me faire succombé ? »
Ma face déjà rouge passa à l’écarlate, mais gardant tout sens de la dignité, de lui rétorquer :
« Madame, il ne s’agit que d’un compliment. Peut être aussi un moyen d’engager la conversation sans pour autant parler de la pluie ou du temps qui bien souvent trépasse dans les méandres de nos vies ! »
« Hélas messire, une rose s’épanouie mais le temps la fait mourir. Mais il est vrai qu’il est peu commun d’engager la conversation de cette manière. »
« Je me nomme Eoghan. Je suis enchanté de pouvoir rencontrer une aussi charmante damoiselle, durant ma promenade matinale »
La damoiselle rougit devant tant de flatterie.
« Je ne vous dévoilerais pas mon nom. Mais je vais vous laisser le deviner! »
Comment pouvoir trouver un nom sans aucun indice? Il en existe tant et tant que le temps me manquerais même si je les citais tous durant cent ans. Dans la douceur du matin clair, parmi les fleurs de ce jardin, nous avons marché contemplant toutes ces créations et leurs doux parfums enivrant. Telle une déesse, son pas si léger ne marquait pas le sol. Nous avons discuté de choses et autres, de la pluie et du beau temps, assis sur un banc du parc qui peu à peu s’était rempli de promeneur. Face à nous une charmante fontaine nous envoyait quelques embruns lancés par une douce brise.
Le soleil surplombait nos têtes et au loin le tintement du carillon, nous annonçait la mi-journée. Quelle douce présence, quelle agréable sensation d’être proche d’une muse !
Dans ma vie tant déboires j’avais du surmonter. Mon âme, meurtrie par des années de solitude, m’avait plongée dans le fond de l’abîme. Il m’avait fallu du temps pour me relever. Mes poignés en étaient encore tout ensanglantés.
Près de moi, la belle m’hypnotisait. Le temps n’existait plus. Mon cœur, réchauffé, battait la chamade au fond de ma poitrine. Je ne voyais plus qu’elle !
Hélas !! Le temps passe, le temps file sous nos pas. Déjà l’heure est venue de nous séparer.
« Douce muse, vous qui venez d’ensoleillé mon cœur et mon âme, puis-je garder l’espoir d’une nouvelle rencontre ? »
« Le temps qui passe, Messire Eoghan, est l’œuvre de Tunare ! Les Dieux guident nos pas à travers les douces ruelles des villes et au grès du temps. »
« Dans ce cas, je prierais les Dieux de leurs bienveillances pour qu’ils puissent me laisser vous revoir !!! »
Dans une ruelle fleurie, au doux parfum succombant, la charmante damoiselle, d’un dernier signe de la main, disparue vers d’autres cieux. La reverrais-je un jour ?