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Daelys - IntroductionBien sur, j'ai loué une chambre.
Évidemment je ne m'y sens pas chez moi.
A gauche de l'entrée, un râtelier d'armes. Nu.
Je ne m'en sers même pas. Mon bâton, c'est dans un coin que je le cale.
Dans cette pièce, j'y ai bien déposés quelques objets. Non. Entreposés.
Des cadeaux des gens du coin, des pèlerins même. Un peu pour leur souvenir, leur rendre hommage. Les honorer de leur don. Je ne peux pas jeter ces affaires même si la majorité me sont inutiles.
Quand on n'a presque plus rien, même pas la certitude de vivre encore demain, je me demande si ces choses ont encore de l'importance.
Je n'en sais rien. Ce n'est pas ici que je vais rester.
Le froid, la neige, le vent glacial. Les paysages hostiles. Austères. Repoussants. Non, ce n'est pas pour moi.
La végétation, les animaux. La douce caresse d'une brise chaude. Le confort d'un carré de mousse. Le réconfort de la forêt. Ça, ça me manque. Cruellement.
Ma mission ici s'achève bientôt. Je l'espère en tout cas.
Mais après ? Ma destination future m'est encore inconnue.
J'attends un signe des vents.
Je m'assieds sur la pierre froide. Non. Fraiche. C'est dehors qu'il fait froid.
Je me perds dans le bleu profond de la mer glacée qui s'étend, lascive, imperturbable, derrière la vitre. Sur le rebord de la grande fenêtre, les livres que j'ai abandonnés la nuit passée.
La cartographie de la région est aussi triste que son sort : étendues glaciaires et chaotiques.
L'autre ouvrage traite des orcs. Comprendre son ennemi, c'est mettre toutes les chances de son côté pour le vaincre.
La menace est grande, leurs forces s'organisent. De simples brutes ou tacticiens chevronnés. Allez savoir.
Les Coldains entrevoient un espoir. Leur moral remonte en flèche mais la fatigue les tenaille.
Je leur souhaite d'être victorieux. Leur courage est grand. J'espère que l'épuisement n'aura pas raison d'eux car c'est bien d'une guerre d'usure dont il s'agit.
Un nouveau malaise me force à fermer les yeux. J'appuie ma tête contre la vitre. La faim fait hurler mon ventre.
La flore est quasi inexistante sur ces terres. La faute au gel.
Il y a bien quelques marchands qui proposent de quoi étancher soif et faim mais les provisions sont critiques. Je préfère les laisser aux plus faibles. Ou aux plus fortunés. J'estime qu'il vaut mieux que je les récolte moi-même.
Ça se calme. Je me sens mieux alors je me lève, referme avec soin mon manteau et en remonte le col. En route !
Le bois travaille, le froid le torture. Je dois claquer la porte derrière-moi pour qu'elle se ferme correctement. Oops ! Ça résonne dans toute la caverne. Discret. Ma logeuse se retourne. Elle n'a pas l'air surprise. Pas comme moi. Je la salue et file vers la sortie de la grotte. Un vent cinglant m’accueille. Je referme un peu plus le col de mon manteau.
Récolter une poignée de fruits atrophiés m'aura pris bien trop de temps. Le jour décline déjà bien. Je dois rentrer. Ici, comme ailleurs, il ne fait pas bon rester dehors la nuit. En chemin, je crois l'un de ces nombreux pèlerins. Il n'a vraiment pas l'air en forme. Je m'arrête.
Je le salue et l'interroge sans plus de politesses. Je lui parle en Feir'Dal. Par habitude et parce que je ne connais vraiment que ma langue maternelle.
- Tu as un endroit où loger cette nuit ? Son air incrédule ne fait aucun doute. Il ne me comprend pas. Mon commun est rudimentaire. Tant pis. J'essaye quand même.
Je le désigne lui et sur l'interrogative lui demande :
- Dormir ? puis je symbolise un toit au-dessus de ma tête avec mes mains.
Il hoche vivement la tête et ajoute quelque chose avec une mine piteuse. Il parle en Commun qui me semble parfait. Il se frotte l'estomac pour illustrer ses mots.
Les gestes aidant, je pense comprendre ce qu'il me dit. Je lui fais signe de patienter et sors trois fruits de sous mon manteau. Bien au chaud, ils ne sont plus gelés. Cependant, il ne faudra pas trop tarder à les consommer sinon ils vont pourrir.
Ses yeux s'agrandissent. Un sourire accueille joyeusement le cadeau que je lui fais. Son bonheur me fait chaud au cœur, même s'il est éphémère.
Ses traits sont tirés. sa peau ridée est marquée par le froid.
Je remarque, quand il s'approche assez pour saisir ce que je lui tends, que des engelures marquent ses oreilles et le bout de ses doigts. Je n'ai aucun vêtement à lui offrir. Cette idée me peine.
Une très faible aura magique l'enveloppe. Je devine qu'il est à bout de forces.
Je prie intérieurement pour que le climat et la pénurie de nourriture n'aient pas raison de lui après l'avoir quitté. Je retourne dans ma chambre.
Je croise mon regard dans la glace. Le reflet qu'elle me renvoie n'est pas flatteur.
Je rêve d'un bain. Je note avec dépit que mes joues se sont légèrement creusées. Des cernes peu séduisantes soulignent mon regard fatigué.
Demain, je vais devoir interroger des gens en ville. Je n'aime pas cette idée. Ce Maclellan, un type des Rogues of the White Rose, veut connaitre les intentions des personnes présentes ici. La population est majoritairement composée de Barbares et de Greloks, mais il y a aussi des étrangers. Il n'est pas rassuré. Je pense qu'il voit le mal partout, encore plus qu'il n'est déjà présent.
Pour l'instant j'ai vraiment besoin de dormir.
A peine allongée, je déconnecte de la réalité et sombre dans un profond sommeil.