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| EQII Lore : Sur les plaines de Karana: Partie I! | |
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Pantero Héraut des Larmes
Nombre de messages : 2835 Age : 50 Localisation : Norrath Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: EQII Lore : Sur les plaines de Karana: Partie I! Ven 3 Oct - 7:37 | |
| Par la plume d'Eylee Zephyrswell -- Nous savions que notre route allait être semée d'embûches et que la seule façon de vaincre nos ennemis était de nous faire des alliés. Mais cela s'avéra très difficile. Les hommes et les femmes des terres du nord étaient trop occupés à se battre entre eux, et mon propre peuple ainsi que les Koada'dals, avaient le plus grand mal à faire face aux grandes vagues migratoires qui les rongeaient. Les Teir'dals auraient pu nous prêter main forte, si nous avions pu leur faire confiance, et si Asharae n'avait pas été considérée comme une criminelle, et nous comme ses complices. Et c'est ainsi que nous fîmes appel aux nains de Kaladim...….
Sur les plaines de Karana
Le Chasse-Nuages tanguait dans la brise, tirant doucement sur les cordes qui le retenaient aux hautes branches noueuses d'un vieil arbre majestueux dont la cime touchait le ciel. Le professeur Fiddlewiz salua le groupe sur le départ du fond de son confortable hamac de drap tendu sur le pont. De son côté, Twiddy avait déjà réussi à se suspendre dans un petit harnais qui lui permettait de travailler sur le flanc du pont, ponçant des zones irrégulières et étalant de la résine dans les interstices entre les planches. Il parvint à leur faire un petit signe, puis retourna à son travail tandis qu'ils s'engageaient sur le sentier rocailleux qui serpentait dans les Monts du Billot en direction de Kaladim. Kruzz les observa s'éloigner du pont, lui aussi, après leur avoir répété qu'en le laissant sur le bateau ils s'assuraient de trouver à leur retour un dîner bien chaud, ou un déjeuner ou petit déjeuner… il se tiendrait prêt pour toutes les éventualités. La vérité, c'est que pour Kruzz pénétrer au cœur du royaume nain était aussi effrayant que traverser une rivière pleine de piranhas affamés : trop de ces hommes et femmes des montagnes avaient perdu des proches dans des combats contre les trolls.
Eylee ajusta les sangles de son havresac qui commençaient à lui irriter le cou. Il était lourd des parchemins sur lesquels elle avait noté les détails des aventures de ses compagnons : la traversée des plaines de Karana avec Illisia et Cautionus, l'estocade contre les trolls corrompus par le Néant dans les marais d'Innothule, la provocation des gobelins dans Brumépine, l'enlèvement des V'Nol et le combat avec les soldats de Neriak, le périple dans les terres du nord et les périlleux sentiers de guerre des barbares sanguinaires. Tout était là, noté dans les moindres détails, avec une description complète des visions qu'elle avait eues.
Pour des raisons pratiques évidentes, elle aurait dû mettre depuis longtemps une partie de ces textes en lieu sûr, quelque part dans le Chasse-Nuages, mais quelque chose en elle disait qu'il fallait les garder près d'elle, plus près encore que les boîtes verrouillées que Twiddy et Fiddlewiz gardaient dans leur cabine. Ce n'était pas, espérait-elle, la vanité qui l'y incitait ; non, ce n'était pas simplement parce que c'était son histoire à elle, mais plutôt une conscience aiguë de l'immense importance des détails de leur voyage. Même la nuit, elle dormait blottie contre le sac qu'elle plaçait dans le creux de son bras, comme les enfants font avec leur poupée préférée. Mais il était devenu encombrant : le groupe découvrait chaque jour de nouvelles régions du monde du haut de son aéronef, et les aventures à raconter ne manquaient pas.
Les résineux du Billot se dressaient autour d'elle, hauts et imposants, avec des troncs épais que les tempêtes et le temps avaient renforcés, et des branches lourdement chargées de bouquets d'aiguilles vertes. Ils avaient poussé de façon clairsemée, un peu partout sur le versant souvent rocheux des montagnes, telles des sentinelles observant l'horizon pour la grande cité des nains. Ça et là, Eylee entendait le bruit d'un bêlement et, scrutant la pente, voyait un bélier détaler vers le haut de la colline en faisant rouler les cailloux sous ses sabots, écartant sur son passage les buissons d'un coup de cornes. Des oiseaux de grande envergure volaient en cercles au-dessus d'eux, projetant des ombres sur le groupe, et des serpents glissaient entre les rochers pour disparaître dans des trous noirs sous leurs pieds.
Eylee dévisagea les membres du groupe un à un. Cautionus et Illisia marchaient l'un à côté de l'autre en tête du groupe, se parlant de temps à autre à voix basse. Elle se souvint, un léger sourire sur les lèvres, qu'ils avaient autrefois insisté pour marcher l'un à l'avant, l'autre à l'arrière… mais ils s'étaient peu à peu rapprochés pour se retrouver tous deux en tête du cortège ; était-ce parce qu'ils avaient envie d'être ensemble, ou parce que les autres membres du groupe avaient gagné leur confiance, ou pour ces deux raisons ?… Eylee n'avait aucune certitude. Maintenant, c'était Nurgg qui fermait la marche de son pas lourd. Asharae avançait au centre du groupe, la cape drapée sur les courbes douces de son corps et le sac du Scryona rebondissant contre ses genoux. Roadyle se tenait un pas ou deux derrière elle, lui parlant quand il réussissait à attirer son attention sur des théories magiques ou des particularités du paysage. Eylee l'observait, se demandant si l'intérêt du mage était purement académique, ou si ses pulsions l'attiraient vers le surnaturel-flirtant-avec-l'abominable. Asharae était jolie, mais pas vraiment le genre d'elfe qu'un Koada'dal pouvait envisager de présenter à ses austères parents.
Finalement, son attention se porta sur Kaltuk, et voyant dans ses yeux à quel point il était perturbé, elle se rapprocha de lui. Elle n'avait pas vraiment besoin de voir son visage pour deviner que quelque chose n'allait pas. Son silence pendant la marche en disait long. Elle s'éclaircit la voix et lui sourit, disant : "Ça ne peut pas être si terrible que ça, si ? Je veux dire, ton pays te manque non ?"
Kaltuk leva un visage surpris mais se reprit rapidement. Il lança un regard sombre et grommela : "Qu'est-ce qui te fait penser que c'est si terrible que ça, p'tite demoiselle ?"
"Eh bien," dit-elle, "quand celui qui passe habituellement son temps à nous faire rire ne parvient pas même à esquisser un sourire... C'est que ça ne doit pas être drôle."
Kaltuk sourit d'un air moqueur. "Je t'assure, tu n'es pas prête de me voir courir me cacher pour sangloter," fit-il, inclinant la tête de côté. "Il n'est pas facile de revenir en un lieu dont tu as été banni... même s'il t'a terriblement manqué."
Eylee hocha la tête et répondit : "Je suis sûre qu'ils seront heureux de ton retour. Ils t'ont sûrement pardonné depuis le temps."
Le nain émit un petit rire. "Oh oh ! Je n'y compterais pas, jeunette. Un nain est à peu près aussi têtu et enclin à pardonner qu'une pierre, et nous allons devoir faire face au conseil de Kaladim au grand complet."
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| | | Pantero Héraut des Larmes
Nombre de messages : 2835 Age : 50 Localisation : Norrath Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: Re: EQII Lore : Sur les plaines de Karana: Partie I! Ven 3 Oct - 7:37 | |
| Ils commençaient tout juste à apercevoir la façade de Kaladim, taillée dans l'immense flanc de la montagne en une série d'imposantes colonnes, quand ils furent accostés par une escorte. Un couple de nains, un homme et une femme, vêtus de cuirs gris brun facilitant leur camouflage, sortit d'un taillis, hache en main et arc bandé.
"Que venez-vous faire ici étrangers ?" demanda l'homme, regardant intensément Cautionus.
Cautionus ouvrit la bouche pour parler, mais Kaltuk se planta devant lui. Sa vue ne laissa pas les sentinelles indifférentes : l'homme recula d'un pas et la femme grogna derrière le masque de cuir qui lui couvrait presque totalement le visage.
"Le prieur Kaltuk Ironstein," annonça Kaltuk, "autrefois membre de la Garde-tempête et grand prêtre de la Church of Ale, a retrouvé le chemin de Kaladim, et il a amené des amis avec lui. Peut-être pourriez-vous vous donner la peine de courir annoncer ma visite au conseil, avec lequel il faut que je m'entretienne sur-le-champ de problèmes d'une grande importance pour tous les nains de Norrath. De sombres créatures sont arrivées sur Norrath. Il se peut qu'elles soient déjà à votre porte. Nous sommes venus parler de ce nouvel ennemi."
Les sentinelles échangèrent un regard et l'homme avança d'un pas et répondit : "L'un de nous va annoncer votre arrivée, mais l'autre restera près de vous. Je me souviens de ton nom, Kaltuk Ironstein, mais tu n'es pas prieur de Kaladim. Plus maintenant. Plus depuis longtemps."
Kaltuk scruta la sentinelle d'un regard si acéré qu'il semblait capable d'écorcer un arbre, et le jeune nain eut à nouveau un mouvement de recul involontaire. "J'ai été prieur pendant plus d'années que tu n'en as passées sur Norrath, fiston," siffla Kaltuk, "et je ne vais pas laisser un rustre de ton espèce se moquer…"
"Père," dit la femme. Elle retira son casque et une paire de tresses blondes retombèrent sur son dos. Bien qu'ordinaire, elle était assez agréable à regarder pour une naine, avec des yeux du même bleu pâle que son père.
"Cora," fit Kaltuk avec une pointe de douleur dans la voix.
Elle hocha la tête, impassible. "Écoute Braldan," dit-elle. "Il est moins âgé que toi, c'est vrai, mais il est ton aîné aux yeux de Kaladim." Elle fit un signe de la tête à son partenaire, qui semblait s'être redressé sous l'effet du compliment. "Vas-y, Braldan. Je vais continuer à surveiller nos visiteurs."
"Tu ne penses pas que…" commença Braldan.
"C'est un ordre." Devant le ton cinglant de la réplique, il préféra détaler sans un mot vers la façade rocheuse. Kaltuk se redressa, rayonnant d'une évidente fierté que le regard noir lancé par Cora éteint instantanément. Asharae devait l'avoir remarqué, car elle se mit à rire sous cape. Kaltuk lui jeta des regards furieux.
Cora balaya le groupe du regard. "Tu vas avoir bien du mal à expliquer les raisons qui ont pu amener un groupe comme celui-ci à Kaladim," dit-elle, "mais en tant qu'ancien citoyen, tu as le droit d'essayer. L'ogre..." Elle regardait Nurgg de la tête aux pieds d'un air dégoûté. "... devrait probablement rester ici."
Nurgg grogna, se posta près de Kaltuk, et soutint le regard de la naine.
Cora leva un sourcil, intriguée. "Dans ce cas, il devra au moins être attaché."
Kaltuk dévisagea Nurgg d'un air interrogateur. L'ogre, après une brève réflexion, hocha la tête. Cora s'avança et lui attacha solidement les mains.
"Pas d'armes ?" demanda-t-elle à Nurgg alors qu'elle finissait de le lier. Il sourit et leva ses poings. "Ah, bien, dans ce cas je suis contente d'avoir fait de bons nœuds." D'un geste, elle invita ensuite les autres aventuriers à avancer.
Kaltuk acquiesça et emboîta le pas à sa fille ; le reste du groupe les suivait légèrement en retrait. "Je suis heureux de te voir jeune fille," dit-il d'une voix si basse que seule Eylee pouvait l'entendre, le suivant d'aussi près que possible. "Tu t'es bien débrouillée on dirait. Tu fais la fierté de ton vieux père."
Cora, tout en regardant fixement devant elle, se racla discrètement la gorge. "Tu ferais mieux de réfléchir à ce que tu vas dire au conseil plutôt que de perdre ton temps en compliments creux."
Kaltuk baissa la tête, Eylee le sentit encaisser le coup, mais, acceptant son sort, il continua à suivre sa fille silencieusement vers l'entrée du vaste réseau de mines qui constituait les artères de la civilisation naine : Kaladim, la cité troglodytique.
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| | | Pantero Héraut des Larmes
Nombre de messages : 2835 Age : 50 Localisation : Norrath Date d'inscription : 11/06/2008
| Sujet: Re: EQII Lore : Sur les plaines de Karana: Partie I! Ven 3 Oct - 7:38 | |
| Elle voyait que son ami fouillait la foule des yeux, résolu à y trouver quelqu'un de précis. Comme ils avaient apparemment déjà découvert au moins un des enfants de Kaltuk (ou son seul enfant peut-être, Kaltuk ne s'était jamais étendu à ce point-là sur son passé), elle supposait qu'il était sans doute en train de chercher sa femme. Et son visage trahissait une grande tension, voire peut-être de la douleur. S'il ne semblait pas avoir trouvé la personne recherchée au moment où ils s'arrêtèrent devant les grandes portes de pierre de la salle de réunion, son visage avait été reconnu à plusieurs reprises, et les murmures s'amplifiaient dans son sillage. Lui qui avait été l'un des clercs les plus connus de la Garde-tempête, était tombé en disgrâce pour avoir rejeté Brell. Son expression ne laissait rien transparaître, attendant comme le reste du groupe son audience avec le roi Aldus Stormhammer et le grand conseil de Kaladim, mais Eylee se pencha vers lui et toucha doucement son épaule. Il se retourna avec un regard plein de surprise et de douleur, mais reconnaissant le visage apaisé de l'elfe des bois, son expression se transforma… Avec un petit sourire, il lui fit un petit signe de la tête et posa doucement sa main sur celle de son amie.
Il y eut un raclement de pierre au moment où deux gardes nains bien charpentés, les bras musculeux, ouvrirent les portes et firent signe au groupe d'avancer. Braldan rallia le groupe par le côté. Cautionus s'avança puis s'arrêta, souriant. S'inclinant légèrement pour marquer son respect, il laissa Kaltuk avancer lentement devant lui. Le nain haussa un sourcil et montra la place à côté de lui, si bien que l'homme des plaines le rejoignit et qu'ils entrèrent tous les deux dans la salle en même temps. Illisia s'avança dans l'ombre de Cautionus, et le reste de la troupe suivit. Eylee était un peu surprise que Nurgg ne suive pas Kaltuk de plus près, et cela devait se voir car lorsqu'elle regarda l'ogre, celui-ci expliqua :
"L'amitié n'est pas de mise ici."
Eylee acquiesça, consciente de la double pertinence de sa remarque. Afficher son amitié avec un ogre n'aiderait pas Kaltuk à se faire accepter par ceux qui avaient été les siens, et le soutien de son ami géant ne pouvait lui être d'aucun secours en ce moment : ce dont il avait besoin ne pouvait venir que de lui-même.
En entrant dans la salle, ils eurent la sensation d'être noyés dans un brouhaha de voix. La salle était pleine de gens assis sur de grands bancs de pierre disposés en gradins tout autour d'une table, celle du conseil, elle-même placée devant le trône du dirigeant du peuple nain. Ces bancs n'avaient probablement que rarement accueilli une telle foule, toute la montagne semblait être venue voir ces étranges visiteurs et l'exilé de retour. Un cercle de nains, hommes et femmes, étaient assis à la table centrale, certains vêtus d'armures brillantes, d'autres de beaux habits de lin et de laine, d'autres encore de robes dont les fibules portaient le symbole de Brell. Derrière eux, un nain à fière allure était assis sur le trône, la tête appuyée sur une main, le coude posé sur l'accotoir du siège. Elle supposa qu'il s'agissait d'Aldus Stormhammer, roi des nains et descendant de la longue lignée des Stormhammer. Ses cheveux bruns étaient rassemblés en une longue tresse qui tombait entre ses épaules, et sa barbe était divisée en une épaisse tresse centrale et quatre petites tresses déployées vers les côtés, ornées d'anneaux d'or ou d'argent et piquées de gemmes bleues et vertes.
Le groupe d'aventuriers fut mené sur une plate-forme légèrement surélevée et en retrait par rapport au centre de la salle, et Braldan se posta près d'eux. Quand Kaltuk s'avança devant le conseil, avec Cautionus à ses côtés, la cacophonie s'apaisa et tous les yeux se rivèrent sur eux, attentifs.
"Parle, Kaltuk Ironstein," intima le roi Stormhammer. "Je suis curieux de savoir ce qui t'amène ici, et pourquoi tu reviens avec d'aussi étranges compagnons." Sa voix était dure et résonnait comme des bottes sur de la pierraille dans l'immense salle.
"Je te remercie, roi Stormhammer," répondit Kaltuk, en s'inclinant devant le souverain. "Je t'ai connu alors que tu étais encore prince, et je suis triste d'apprendre que ton père s'est éteint, mais je suis certain que tu es un dirigeant tout aussi extraordinaire qu'il l'a été." Le roi se contenta de hocher la tête. Kaltuk se tourna pour s'adresser à la foule. "La plupart d'entre vous me connaissez, mais pour les autres, je suis Kaltuk Ironstein, autrefois prieur de la Garde-tempête."
"Banni pour grave blasphème envers Brell," lança l'un des membres du conseil. "Et refus de s'amender." Il portait une robe de prêtre et une longue chevelure blanche tombait librement sur son dos. Il n'avait pas de barbe, mais arborait une épaisse moustache blanche qui s'enroulait de chaque côté.
Kaltuk n'essaya pas de cacher son mépris et sa colère quand il affronta le regard du prêtre. "Comme le haut prieur Graniteaxe vient de le dire, ma présence n'est plus souhaitée ici depuis un certain temps, mais notre cause est bien plus importante que votre grief à mon encontre. Je vais laisser la parole à mon ami Cautionus, en espérant que vous pourrez l'écouter sans préjuger de son message."
D'un geste, Kaltuk invita Cautionus à avancer ; ce dernier lui sourit et le remplaça devant l'assemblée. Graniteaxe se renfonça dans son fauteuil, l'air franchement sceptique. Mais contrairement à lui, la grande majorité de ses congénères semblaient impatients d'en apprendre plus sur le motif de leur venue. Eylee balaya la salle du regard, notant au passage qu'elle avait fini par se placer entre Nurgg et Roadyle. Au moment où ses yeux se posèrent sur Roadyle, il la regarda et lui sourit. Elle se prit à se demander s'il n'avait dans son arsenal un sort qui pourrait servir leurs objectifs, mais écarta rapidement cette idée, sachant que leur mission ne pouvait être entachée par un procédé aussi immoral.
Cautionus s'éclaircit la voix et ouvrit les bras. "Nous sommes venus vous parler d'un danger qui menace Norrath toute entière," commença-t-il. Il fit signe à Illisia de s'approcher pour délier le Bâton de Theer et le lui donner. Elle le posa dans ses mains. Il lui sourit, elle lui rendit son sourire, puis elle recula derrière lui, jetant un regard critique à la foule. "Des portails donnant sur un autre univers, celui du Néant, se sont ouverts. Les puissantes créatures qui en sortent semblent capables d'instiller une énergie maléfique aux êtres de Norrath, de les corrompre. Ce bâton est lié à ces portails et permet de les fermer, et d'empêcher ainsi ces monstres de pénétrer dans notre monde. Mais plus le temps passe, plus ces monstres semblent nombreux. Nous sommes efficaces et déterminés, mais nous ne pourrons pas les affronter tous sans aide. Nous avons besoin d'alliés. Nos voyages nous ont menés ici car les nains sont connus pour être des combattants courageux et solides." Il y eut une rumeur d'approbation dans la foule. "Nous serions rassérénés si vous décidiez de nous soutenir dans cette lutte."
La voix de Cautionus baissa, et quand il fut clair qu'il avait fini de parler, les conversations fusèrent à nouveau dans la salle. Les membres du conseil resserrèrent les rangs pour se concerter ; certains avaient les yeux brillants, encourageants, mais d'autres, tout aussi nombreux, lançaient des regards sombres et méfiants. Le chef de ces derniers était Graniteaxe, qui secouait la tête, les yeux rivés sur Kaltuk, tandis qu'une femme à sa gauche lui parlait tout bas.
"Qu'est-ce que vous demandez exactement ?" demanda un autre nain, penché en avant, les mains jointes devant lui. Il portait une armure de plates couverte de médailles avec un air d'autorité évident. Eylee remarqua que lorsqu'il prit la parole l'expression de Kaltuk s'adoucit et que les deux hommes s'échangèrent un très fugace sourire.
Cautionus hocha la tête pour signifier qu'il avait entendu la question. Il se racla la gorge, et les mains dans le dos, répondit ainsi : "Évidemment, vous concentreriez votre énergie essentiellement ici, dans le Faydwer, mais nous aimerions aussi que vous interveniez hors de vos frontières. En envoyant des patrouilles dans tout le continent pour repousser ces créatures. Et dans le cas où vous trouveriez un portail, il vous faudrait fortifier votre position, ne pas laisser les créatures se propager, et nous envoyer un messager avec ses coordonnées. Avec le temps, si une sorte de front venait à s'établir, nous pourrions vous demander d'envoyer des légions en renforts. Malheureusement, nous n'avons qu'un petit bateau pour voyager, et vous auriez à vous déplacer avec vos propres moyens."
Le nain qui avait posé la question hocha la tête puis se rassit, et les discussions reprirent entre les membres du conseil. Enfin, le nain à l'armure décorée et Graniteaxe se levèrent et s'approchèrent de l'estrade où était assis le roi Aldus. Les yeux d'Eylee étaient rivés sur le roi, qui jusqu'alors n'avait rien laissé transparaître. Son expression était impassible. Cela dit, il avait écouté avec une attention soutenue tout le temps que Cautionus avait parlé. Au moins, l'argumentaire ne l'avait pas ennuyé.
Braldan se pencha vers eux et murmura : "Je crois bien que vous avez là un ennemi et un allié. Le général Basaltheart est un ancien ami de Kaltuk, et un de ses rares soutiens au cours de son procès. Pendant le discours de votre chef, il s'est montré particulièrement attentif. Le haut prieur était opposé à vous depuis le début, par contre."
"Pourquoi ?" demanda Eylee.
"J'imagine qu'ils étaient rivaux," fit Roadyle. "Ils exerçaient la même profession."
Braldan acquiesça. "Votre ami est futé," dit-il. "Ironstein aurait pu être haut prieur si... eh bien, si les choses s'étaient passées différemment. Lui et Graniteaxe étaient en concurrence depuis leur jeunesse." Braldan jeta un coup d'œil vers le public. Eylee scruta la foule à l'endroit qu'il avait semblé regarder, et son regard se figea quand elle découvrit Cora Ironstein assise près d'une femme plus âgée, aux cheveux gris mêlés de mèches blanches. La femme était d'une beauté peu commune pour une naine, une beauté que même la présence de la jeune Cora ne pouvait estomper. "Quand Ironstein a été banni, son mariage a été annulé, et après cela, Graniteaxe s'est marié avec sa femme, Meen. Je ne crois pas que Graniteaxe l'ait épousée pour autre chose que pour avoir tout ce que Kaltuk avait eu. Il a toujours jalousé la popularité d'Ironstein." Braldan gloussa. "Certains chantent encore sa chanson : "Levons un verre pour lui, les gars !", mais jamais à proximité de Graniteaxe."
Eylee baissa la tête et dit : "Pauvre Kaltuk..."
Braldan se racla la gorge et haussa les épaules, regardant le sol. "Il a tourné le dos à Brell. Le Duc de l'En-Bas n'avait aucune raison de lui accorder sa bénédiction, et toutes les raisons de lui préférer Graniteaxe."
Eylee fit de son mieux pour cacher sa réaction à cette dogmatique condamnation, mais Nurgg ne prit pas cette peine. Il grogna et scruta avec mépris le nain, qui sembla rapetisser sous le regard de l'ogre. "Votre Duc n'avait pas été là pour lui. Pourquoi aurait-il dû chanter ses louanges ?"
Braldan haussa les épaules et examina le sol en silence. C'est alors que Graniteaxe et le général revinrent à la table. Aldus les regarda s'éloigner et fixa son regard sur Kaltuk avec un air vaguement intéressé, qui témoignait en réalité pour un nain d'une curiosité extrême. Dans la salle, tous attendaient en retenant leur souffle, impatients d'entendre ce que les représentants du roi avaient à dire.
Source : http://eq2players.station.sony.com/news_archive_content.vm?id=1385§ion=News&locale=fr_FR
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